Décidément, Kamel Letaïef rebondit : « Eminence grise de Caïd Essebsi », selon Farhat Rajhi, voilà que son nom est encore évoqué sur un journal de la place dans des affaires de chèques sans provision.
A ce propos, il s’avèrerait que l’auteur des chèques sans provision est un homonyme. Cela dit, l’implication de Kamel Letaïef dans la politique intrigue plus d’un, on lui prête même des « manœuvres gouvernementales » c’est-à-dire, qu’il serait derrière la nomination de beaucoup de ministres.
Or, à une, trois unités près, le gouvernement de Caïd Essebsi est celui mis en place par Mohamed Ghannouchi. Et puis, les actuels ministres sont trop technocrates à son goût puisqu’il se revendique avant tout un homme politique.
Que de motivations donc derrière cet activisme ? Le virus de la politique bien sûr ! Il a bien été l’ami intime de Ben Ali, mais les deux amis se sont brouillés à l’accès de Leïla et des Trabelsi au Palais. Il est néanmoins, resté très ami avec Caïd Essebsi (mis sous l’éteignoir lui aussi par Ben Ali) et a été particulièrement impliqué avec la Ligue des droits de l’Homme et les démocrates.
En fait ce serait, selon lui, une campagne orchestrée par qui et contre qui ? Contre lui ? Contre le Premier ministre ou les deux à la fois ? Nous serions curieux d’en savoir davantage.
Le 30 octobre 2001, « Le Monde » lui publiait une interview pas vraiment tendre envers le régime, et le 5 novembre, il fut incarcéré dans la chambre A4 de la prison du 9 avril… Pour l’histoire, le jour où un commando, selon lui, commandité par Ben Ali et aux ordres de Ganzouï saccageait sa voiture (après avoir saccagé son bureau) c’était juste à la suite d’un dîner chez l’ambassadeur des USA. Et parmi les invités à ce dîner qui aurait mis Ben Ali en colère, il y avait… Caïd Essebsi.
S.R